L’affaire de la Search Box
L’affaire Search Box n’en finit pas. Tout a réellement commencé le 12 mars dernier (2014) avec la création de l’Open Internet Project, une association basée à Bruxelles, comptant aujourd’hui plus de 1000 membres. Ces fondateurs lui ont donné comme vocation de :
« défendre le Secteur digital européen auprès des instances politiques nationales de l’Union Européenne, à faire entendre sa voix auprès de la Commission européenne, et à mobiliser une opinion publique concernée au premier chef par l’omnipotence de Google, même si les consommateurs n’en ont pas réellement conscience. «
Open Internet Project
Le 15 mai 2014, Open Internet Project publiait un manifeste contre les pratiques de Google qui favorisent ses propres contenus. Pour l’instant, les signataires ne sont pas nombreux, mais plusieurs poids lourds du e- commerce sont déjà présents. Il faut dire que jusqu’à hier, la lutte et l’association étaient un peu confidentielles. Mais, la fronde a porté ces fruits. L’OIP (Open Internet Project) fait du bruit !
En effet, la fronde s’est renforcée le mois dernier quand Google a sorti son nouvel outil, un moteur de recherche qui apparaissait dans les résultats de recherche : la Search box. En quelques mots, lorsque l’internaute réalise une recherche, il obtient une liste de résultats dont certains (Amazon, Bon coin, les Echos…) sont munis d’un champ de recherche permettant de rechercher directement dans le site concerné, de nouveaux résultats. Bref, Google conserve ainsi les internautes sur sa plateforme, augmentant potentiellement ses revenus publicitaires et diminuant les actions des internautes sur les sites concernés : du détournement de trafic purement et simplement !
Google présente l’introduction de sa Search Box comme une maladresse

Si après la conférence de presse et l’injonction de l’OIP, certains sites ont déjà vu disparaître cette Search Box (Bon coin, par exemple), Google annonce que prochainement cette « option » pourra être désactivée. Pour toute excuse, ce dernier présente la situation comme une période d’essai dans laquelle il attendait des retours… Qu’il soit satisfait, les retours ne se sont pas fait attendre ! Le Search Box est indésirable !
Moralité de cette mésaventure, comme le souligne Thierry Orsini, le secrétaire de l’association OIP, la vigilance et la mobilisation sont nécessaires. Cette association a bien l’intention de (faire) cadrer Google et l’empêcher de faire du Web, son empire, sous prétexte de favoriser l’internaute.
Les actions de l’OIP ne s’arrêtent pas à ce petit succès, des actions sont en cours et d’autres en préparation.
Les revendications de Open Internet Project
L’objectif premier de l’OIP est d’obtenir que soit garantie la neutralité d’Internet.
Ce monde digital ne peut pas être dominé par un, deux, ou trois acteurs de taille mondiale avec le pouvoir d’en écrire les règles et les principes de fonctionnement, et d’admettre ceux qui ont le droit d’y participer.
L’association Open Internet Project entend lutter contre les comportements de Google. Même si certaines pratiques de ce dernier ont été retoquées par des institutions françaises et européennes, le moteur de recherche de Google a toujours un quasi monopole des questionnements des internautes sur le web (90%) :
Face à cette situation, l’OIP a décidé de soumettre une plainte contre Google devant la Commission Européenne décrivant divers comportements que nous considérons comme constitutifs d’un abus de position dominante.
Je vous invite à consulter directement la source : le site de l’OIP pour consulter leur projet et leur manifeste.
2021 où en est-on avec l’OIP ?
Le projet était louable et humaniste. C’était sans compter sans les intérêts personnels des personnes et des sociétés…
Rapide résumé de ce qu’il s’est passé ensuite :
2014 : regroupement de sociétés européennes contre des pratiques déloyales de google sous la bannière Open Internet Project (création le 12 mars) et dépôt de plainte à la Commission européenne en mai contre des pratiques « anti-concurrentielles ». Leur demande est de démantèlement du groupe afin de séparer le moteur de recherche des autres activités (publicité, comparateur, plateforme, suivi, etc.)
2015 : Benoît Sillard à la tête de l’OIP décide qu’à la suite du rachat de CCM Benchmark (dont il était le Président) par Le Figaro, il ne plus gérer l’OIP puisqu’il n’occupe ses fonctions au sein de CCM Benchmark. Il passe le relais aux 2 dirigeants de QWANT : Éric Léandri et Jean-Manuel Rozan.
En 2016 : l’association se délite : les procédures juridiques sont longues et certains membres ont trouvé des compromis avec Google, ont été racheté ou ont simplement quitté le groupe d’influence. Bref, c’est la réalité des choix économiques !
En revanche, d’autres entités ont rejoint l’association.
2021 : l’association existe toujours et poursuit son combat juridique contre les GAFA. Pour consulter son actualité, il faut plutôt suivre leur fil sur Twitter ou sur Facebook… Non, ce n’est pas de l’ironie !
Ps : vous noterez que malgré tous mes efforts, cette page n’est pas référencé sur Google et ne reçoit pas d’affichage de publicité…
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