Comme tous les ans, Google met en ligne son rapport de transparence sur l’une de ses pages d’information.
Si vous aviez encore des doutes, vous ne pourrez plus reprocher à Google de ne pas vous avoir prévenu. C’est un peu comme cela que cette politique de transparence du leader des moteurs de recherche pourrait être interprétée.
D’ailleurs, il est précisé dans ce rapport qu’il s’agit de publier « l’impact que les actions des autorités peuvent avoir sur nos utilisateurs et sur la libre circulation des informations en ligne ».
Article révisé le 23 janvier 2020
En aucun cas, Google remet en cause ses agissements. Ce rapport de transparence Google apporte des réponses, mais surtout des questions sur notre maîtrise de nos données personnelles.
Les demandes de renseignements de l’Etat sur les utilisateurs
Comme le souligne Google, plus il développe des produits et plus ceux-ci sont utilisés, plus les demandes de renseignements de tribunaux et d’administrations augmentent.
En France, ces demandes d’informations atteignent sur les premiers trimestres 2013 le nombre de 2011 ! Google a répondu à ces demandes qu’à partir de la fin de l’année 2010. Aujourd’hui, cela représente un peu moins de la moitié des demandes.
Mais qui sont les demandeurs ? Les autorités administratives, les tribunaux et les parties de procès civils principalement, mais aussi des entreprises du secteur de la technologie et des communications qui souhaitent que Google apporte des informations sur les pratiques d’une personne ou un groupe de personnes sur leurs services.
Vous pouvez consulter les types de demandes et les réponses apportées dans ce rapport de transparence Google.
Mais alors, est-ce qu’il faut croire qu’on est à l’abri de rien ? Non, Google précise clairement qu’il reste garant des données de ses utilisateurs. Il s’assure en interne de la crédibilité de la demande, mais aussi de l’utilisation de ses services en conformité aux exigences légales et au règlement de Google.

Les demandes de suppression de contenu en France
Dans ce rapport, on apprend qu’une seule demande aurait été faite par recours juridique, en France. Elle émanait d’un responsable d’une autorité administrative régionale qui souhaitait supprimer un post de blog qui critiquait certains aspects de sa carrière juridique. Google affirme ne pas avoir accédé à sa demande.
Notons toutefois que les demandes directes à Google pour supprimer des contenus pour atteinte au droit intellectuel sont en forte augmentation depuis le début de la décennie. Cela représenterait selon Google presque 27 000 000 demandes d’URL à supprimer par mois, concernant environ 3 900 propriétaires de droits d’auteur dans le monde. Cela laisse pensif sur les comportements et attitudes qu’entraine le web, une fenêtre sur le monde protégé par son écran, et sur l’évolution de la perception du concept de la propriété !
Et le programme Prism dans ce rapport ?

Que pensez de cette transparence de la part de l’Empereur du web ? On n’ira pas s’en plaindre. Cependant, il faut savoir d’une part que ce document ne répertorie pas les requêtes relevant de la loi Fisa (Foreign Intelligence Surveillance Act). Cette loi autorise la surveillance des étrangers. Elle est à la base du fameux programme Prism qui surveille en temps réel les données circulant sur les serveurs des grands groupes informatiques comme Google, Facebook, Microsoft, etc.
D’autre part, ce rapport est un peu l’arbre qui cache la forêt, car nous n’avons de la part de google aucune information sur les données recueillies sur chacun d’entre nous par ses applications, ni sur leur utilisation. Sur ce point, chacun d’entre nous participe toujours passifs et pris dans la mouvance, à la plus grande récolte d’informations sur notre vie privée, sans pouvoir nous en défendre ou même en connaître l’ampleur !
Bref, on le sait et on ne sombrera pas dans la paranoïa : on est surveillé en tant que citoyen et décortiqué en tant que consommateur. Tant que cela ne fait pas mal… Cependant, l’Espagne a ouvert le dossier en condamnant récemment Google sur ses pratiques liées à la vie privée, et d’autres pays d’Europe ont suivi. Google est sommé de mettre aux normes locales ces CGU au plus vite, et de répondre aux demandes des internautes à ce sujet.
Affaire à suivre…
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