Après avoir défini l’objectif de l’enquête quantitative, il faut maintenant définir la population-mère et l’échantillon d’enquête. C’est-à-dire la population que l’on souhaite interroger. La population-mère est l’ ensemble de la population sur laquelle porte l’étude. Sur cette population-mère définie, on peut ensuite prélever l’échantillon de personnes (ou profils de personne) à interroger.
Pourquoi un échantillon ?
Comme on ne peut pas interroger la terre entière, on restreint le nombre de personnes interrogées à un échantillon représentatif. Ainsi, on peut obtenir des résultats qu’on appelle une tendance, c’est-à-dire des résultats proches de la réalité ( mais qui n’est pas non plus exactement la réalité).
Généralement, cette partie de l’élaboration de l’enquête (l’échantillonnage) n’est pas la plus appréciée parce qu’on l’associe aux mathématiques.
Définir un échantillon d’enquête
La population mère
Pour établir un échantillon, la population mère dépend du sujet précis de l’étude. On n’utilise pas la même population-mère si l’on veut connaître les pratiques des seniors ou celles des adolescents sur les réseaux sociaux, en France. De même, on n’interroge pas tous les adolescents ou tous les seniors, mais uniquement ceux qui utilisent les réseaux sociaux : CQFD* ! Donc, si je souhaite connaître les pratiques des adolescents français sur les réseaux sociaux, ma population mère sera les adolescents sur le territoire, possédant au moins un compte sur un réseau social.
Autre exemple : je suis commerçante. Je souhaite lancer une boutique en ligne de produits corporels et de beauté pour les personnes âgées. Je souhaite donc mesurer mon marché potentiel en France (pour commencer). Je vais alors interroger des seniors internautes, mais aussi les proches (filiation) internautes, sauf si mes produits sont trop intimes pour être achetés par ou avec des proches.
Dans les 2 cas, comme ces populations- mères restent très importantes, il est nécessaire que je conçoive un échantillon représentatif.
* CQFD : C’est ce Qu’il Fallait Démontrer
L’échantillon
Un échantillon est un sous-ensemble représentatif d’une population de base (population mère) auprès duquel sera menée l’enquête quantitative.
Le mot important est ici « représentatif ». Si ma population mère comprend 68 % d’hommes et 32 % de femmes, il faudra que mon échantillon ait les mêmes proportions ; et ainsi de suite sur l’ensemble des caractéristiques majeures de ma population mère.

Définir sa méthode d’échantillonnage
Selon la méthode d’échantillonnage choisie (qui dépend aussi de votre population mère), vous établirez une base de sondage, « un modèle réduit » de votre population mère. Les méthodes d’échantillonnage sont nombreuses ; il vous revient de choisir celle qui correspond le mieux à votre objet de recherche.
Définir la taille d’un échantillon d’enquête
Forcément, plus l’échantillon d’enquête est grand, plus vous serez proche de la réalité. Mais à moins d’avoir un budget extensible, cela ne sera pas réalisable. Donc, il est souhaitable d’évaluer d’abord la taille de votre population mère. Les bases de données du site de l’Insee peuvent vous être utiles dans cet exercice. Ensuite, il vous faudra évaluer votre marge d’erreur et l’intervalle de confiance.
- Pouvez-vous être certain que les réponses de vos enquêtés reflètent bien l’opinion de votre population ? Pour corriger cet écart, on attribue généralement une marge d’erreur de 5 %. Ainsi, si 75 % de vos enquêtés sont satisfaits de l’accueil téléphonique, on appliquera la marge d’erreur de 5% : 70 à 80 % des enquêtés sont satisfaits. Définissez votre marge d’erreur entre 1 % et 10 %. Plus de 10 % sont déconseillés, car cela ferait perdre tout son sens à votre recherche de la réalité.
- Pouvez-vous être sûr, malgré vos précautions, que votre échantillon est représentatif de votre population ? L’intervalle de confiance est la probabilité que la constitution de votre échantillon influence les résultats par ces particularités. En clair, l’intervalle de confiance sert à compenser l’écart obtenu dans les réponses, si vous aviez pris malencontreusement des personnes hors de votre population mère dans votre échantillon d’enquête.
L’intervalle de confiance est généralement de 95 %. Il peut être fixé entre 90 % et 99 %, mais pas au-deçà…
Comment définir la taille de son échantillon sans calcul de probalité ?
La taille de l’échantillon est importante parce qu’il donnera toute sa crédibilité à votre enquête, comme sa représentativité. À première vue, définir sa taille d’échantillon est assez rébarbatif ! Mais, pas la peine de vous lancer dans les calculs de probabilité. Cette compétence est uniquement demandée aux professionnels et aux chercheurs en sciences sociales. Cette compétence n’est pas requise pour un marketeur et tant mieux !
Choisissez la facilité et utilisez simplement le tableau ci-dessous.

Quand faut-il s’adresser à une agence spécialisée ou à un professionnel ?
Si votre population mère est supérieure à 1 000 000, il est conseillé d’appliquer un facteur de correction. Mais dans ce cas, comme vous êtes un professionnel sérieux, vous vous serez adressé à une agence spécialisée, histoire de ne pas jeter l’argent par les fenêtres, car une telle enquête peut être menée que par une agence professionnelle et aguerrie.
La taille de son échantillon d’enquête en fonction des sous-groupes définis
Notez que la taille de votre échantillon ne dépend pas uniquement de la taille de votre population mère. D’autres facteurs, comme le nombre de sous-groupes (voir l’article concernant la question filtre), peuvent aussi influencer la taille de votre échantillon. En effet, chaque sous-groupe doit avoir un effectif suffisant pour être représentatif des tendances de ce sous-groupe. Par ailleurs, la taille de ce sous-groupe sera proportionnelle à sa taille réelle dans la population mère.
Retenez donc surtout que le nombre de réponses doit être significatif tant au niveau global qu’au niveau des sous-groupes lors du dépouillement. Si un sous-groupe a peu de représentants dans votre échantillon, il y a un problème à corriger.
Les méthodes pour constituer un échantillon d’enquête
Pour constituer l’échantillon et donc sélectionner les individus que l’on va interroger, il y a 2 écoles :
- Méthode probabiliste : Dans la population mère, vous prenez au hasard des individus.
- Méthode non probabiliste : De votre population mère, vous identifiez des critères de répartition significatifs que vous essayerez de respecter dans votre échantillon.
Exemples : vous souhaitez mener une enquête sur le ramassage des poubelles de particuliers dans votre commune. Parmi vos habitants, 60 % habitent en maison et 40 % en logement collectif. Les foyers sont répartis comme suit : personne seule 20 %, personne en couple sans enfant 20 %, couple avec 1 enfant 15 %, personne seule avec un enfant 5 %, etc. Votre échantillon devra avoir les mêmes caractéristiques.
Définir et constituer son échantillon est peu appliqué dans le cadre de l’entreprise. Les questionnaires sont adressés aux clients et les résultats sont constitués de ceux qui ont répondu : c’est-à-dire ceux qui s’expriment déjà généralement par tous les canaux de communication que l’entreprise a mis en place. Peut-être que justement, il serait intéressant d’aller au-devant de ceux qui s’expriment peu par le choix d’un échantillonnage ?
En revanche, on pondère ensuite les résultats. C’est-à-dire qu’on rééquilibre la valeur des réponses des personnes interrogées pour reconstituer l’échantillon d’enquête représentatif. Les logiciels sont dotés d’une fonctionnalité souvent appelée Quotas (méthode des quotas en statistiques) qui permet de pondérer automatiquement les résultats.
Maintenant que vous avez votre échantillon, il faut s’intéresser à la méthode d’administration. Il faut faire ce choix avant de rédiger le questionnaire parce qu’elle influence son contenu et sa forme : Choisir son mode d’administration.
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